Lecture-Ballet avec le Ballet de Lorraine à MC2
31/01/06 17:34
Pour les lycéens de l’académie préparant l’option facultative « ART/DANSE »
lecture-Ballet avec le Ballet de Lorraine présenté par Didier Deschamps.
Mercredi 15 février 2006 à l’auditorium de MC2, de 15h à 16h30.
renseignements et inscriptions obligatoires auprès de Cathy Letouzey 04 76 74 74 57
MC2, relations avec les scolaires : Géraldine Garin 04 76 00 79 22
LES PETITES FORMES :
La Mère
Solo crée en 1921, avec Isadora Duncan, chorégraphie : Isadora Duncan, musique : Scriabine
Ce solo fait partie d’un ensemble de danse, Impressions de Russie, sur trois études de Scriabine. Duncan est arrivé à Moscou quelques mois plus tôt pour fonder une école de danse. Dans le dénuement que traverse la Russie, les accents mystiques de Scriabine accompagnent la douleur d’une mère orpheline de ses enfants.
Cette danse gestuelle se déroule sur une unique diagonale symbolisant le parcours de vie. Une femme se penche, comme sur un enfant qu’elle semble tirer de la terre. Le phrasé des gestes sculpte l’espace entre l’enfant évoqué et la mère. Le dialogue, leur corps à corps imaginaire s’enveloppent d’une lenteur terrienne soutenue par le cercle ternaire de la musique – « La vraie danse est la force de la douceur. » écrit Duncan. L’enfant s’éloigne, elle le suit des yeux, il revient, elle l’enlace éperdument, elle l’allonge devant elle. Mais ses doigts lors d’une dernière caresse, viennent buter contre le sol. Un ultime geste d’au revoir au lointain, d’adieu étire le corps de la mère restée là sur le sol.
Sources : Dictionnaire de la Danse
Étude révolutionnaire
Solo crée en 1921 avec Isadora Duncan, chorégraphie : Isadora Duncan, musique : Scriabine
Ce solo fait partie de l’ensemble Impressions de Russie et correspond à l’époque moscovite de Duncan. Celle-ci puise dans les évènements historiques, auxquels elle adhère intuitivement, le contenu social et la force de conviction de cette danse.
Une femme se tient debout au centre de la scène, les mains derrière le dos. Elle se dresse, et déjà sa gestuelle et sa posture possèdent la force d’un puissant manifeste social. Tout exprime la lutte prométhéenne. Les gestes de travail au sol qui brassent, pressent la terre, déploient une qualité à l’arraché. Les avancées successives de la femme sont comme autant d’échappées insistantes. Marquant un temps de repos, celle-ci balaie du regard l’espace autour d’elle : la vision imaginaire de ses semblables lui renvoie l’image de sa propre condition. Alors ses mains ouvrières la soulèvent de terre et se serrent en poings. Elle harangue cette foule invisible. Sa bouche s’ouvre en un cri d’appel. Elle s’élance à nouveau, accentuant la fougue de ses gestes larges. Dans un face-à-face imaginaire, poings et pieds martèlent l’air, le sol. Leur rythme percussif s’accélère jusqu’au brisement radical d’un enfermement suggéré. Un avenir s’ouvre devant elle. Elle s’y engouffre. Un dernier coup de poing vengeur vient clore la danse.
Sources : Dictionnaire de la Danse
Lamentation
Première: 8 Janvier 1930, Maxine Elliott’s Theatre, New York City
Chorégraphie : Martha Graham, costumes : Martha Graham, musique : Zoltán Kodály Neun Klavierstücke, Opus 3, Number 2
Lumières originales : Martha Graham adaptées par Beverly Emmons
Lamentation est une “danse de la douleur“.
Ce n’est pas la douleur d’une personne spécifique, d’une période ou d’un endroit, mais la personnification de la peine elle-même.
LES CHORÉGRAPHES :
Isadora Duncan (1877-1927), danseuse et chorégraphe américaine
Née à San Francisco, dans une famille de quatre enfants, elle mène une enfance difficile et bohème avec sa mère et ses frères et sœurs. En l’absence du père, se forme un clan familial, qui au-delà des préoccupations matérielles, se passionne pour les arts. De 1985 à 1900, elle danse dans quelques comédies musicales à Chicago et à New York, tout en composant sur des poèmes ses premières danses, vraisemblablement de facture encore pantomimique. En 1900, elle quitte les Etats-Unis pour l’Europe, afin de réaliser ses aspirations artistiques. Ses premiers récitals lui ouvrent les salons artistiques de Londres, Paris et Munich. En 1903, Elle publie à Leipzig son manifeste La Danse du Futur. La même année, porté par un hellénisme passionné, le clan Duncan se déplace en Grèce et tente de faire revivre la tragédie grecque avec la pièce d’Eschyle les Suppliants. En 1905, elle ouvre à Berlin sa première école de danse. C’est dans cette ville qu’elle rencontre le metteur en scène E. Craig dont elle aura une fille. Ses tournées lui font sillonner l’Europe. Elle quitte Berlin pour Paris. Après sa liaison passionnée mais éprouvent avec Craig, elle trouve bien-être et soutien auprès du millionnaire Paris Singer, dont elle aura un fils. Mère comblée, danseuse vénérée, femme adulée, proche de la pensée d’artistes comme A. Rodin, C. Stanislavski, elle en inspire beaucoup d’autres : le sculpteur Antoine Bourdelle, les peintres André Dunoyer de Segonzac et Maurice Denis. La noyade de ses deux enfants, en 1913, marque un tournant tragique dans sa vie. Après de nombreuses tournées aux succès inégaux en Amérique du Sud et du Nord, Isadora est invitée à fonder une école de danse à Moscou en 1921. Elle rencontre le poète russe Serge Essenine qu’elle épouse. Epuisée par sa relation tumultueuse avec lui et la dureté des conditions de vie dans une Russie ensanglantée, elle rentre en France en 1924. Elle mène alors une vie instable entre Paris et Nice, donnant quelques spectacles dont Sonate (Musique de F. Liszt), dansé sur des poèmes de J. Cocteau. En 1927, elle meurt accidentellement en voiture, étranglée par son écharpe.
Dans un rapport intuitif à l’histoire qui lui est contemporaine (Première Guerre Mondiale, révolution en Russie, émancipation de la femme, affaire Sacco et Vanzetti), Duncan se laisse brasser dans la vie sociale et politique de son époque. Abolissant l’antagonisme entre être danseuse et être femme, elle aborde la danse à partir de son corps, de sa sensualité et de son âge. Dès son arrivée en Europe, son style se précise. Elle apparaît en simple tunique, sur une scène sans décor sur un fond bleu clair, dansant en osmose avec la musique : F. Chopin, W. Gluck, L. van Beethoven, offrent des correspondances musicales au rubato expressif de sa gestuelle et l’éloignent de la pantomime. Après la rencontre avec Craig et la naissance de sa fille, la qualité plastique de sa danse, entre poids et envol, devient plus charnelle : Bacchanale (1904), Valses de Brahms et Danses Allemandes (1905), Danses des Furies (1910), Orphée (1911), extraits des opéras Tristan, Parsifal, Les Maîtres chanteurs de R. Wagner. La mort de ses enfants et le début de la guerre entraînent une nouvelle évolution. L’élan se condense dans une gestuelle intensément intériorisée, plus terrienne : Ave Maria (1914), Symphonie inachevée (1915), Symphonie n°6 (1916), Neuvième Symphonie (1916), les Funérailles (1918), Mazurka lente (1923), Rédemption (1927). A la suite de son séjour en Russie, le contenu politique de certaines de ses danse, présent dès La Marseillaise (1915), puis la Marche Slave (1917) s’accentue : Impressions de Russie (1921), ensemble dont font partie La Mère, Etude Révolutionnaire ; Chants Russes (1924).
A l’instar de Jean-Jacques Rousseau, Duncan est persuadée que l’homme naît bon et que seule la société le pervertit. Ce n’est donc pas un hasard si elle place au centre de ses préoccupations d’artiste l’éducation des enfants : outre l’école de Grünewald à Berlin que fréquentent les futures Isadorables, et celle de Moscou, elle fonde aussi une école à Meudon, près de Paris, en 1913, qu’elle mettra à la disposition de la Croix Rouge au début de la guerre .
Passionnée et généreuse, simple ou grandiloquente, magnanime ou ridicule, elle est toujours au cœur des mouvements de libération. Sa danse en est la traduction artistique : la libération s’y exprime par le dépouillement des contraintes vestimentaires (pieds nus, tunique), et des contraintes physiques (spontanéité, élan, parcours dans l’espace), le recours aux mouvements élémentaires en relation avec ceux de la nature comme la houle, l’onde. Faite de courbes et de volumes, sa danse expose un jeu dynamique entre l’abandon et la résistance à la gravité. Sa fluidité plastique revivifie le code occidental des expressions. Dans sa recherche de gestes simples, elle se situe dans l’héritage des arts plastiques européens, de la Grèce Antique à Botticelli jusqu’aux Impressionnistes. A l’intérieur de son style, une métaphysique exacte sous-tend chaque geste. Plus qu’une technique formelle, son art, sans doute influencé par le système d’expression, figuratif ou abstrait, privilégie l’émotion au sens large du terme comme source du mouvement.
Danseuse de sa vie au gré des événements extérieurs et de ses tourments personnels, elle est associé à l’élaboration des principes fondamentaux de la danse moderne en rupture avec la danse classique occidentale et participe de l’avènement de la modernité : son élan créateur constitue le cœur du courant artistique de la danse libre dont les recherches de M. Fokine, E. Jacques-Dalcroze ou E. Hawkins, entre autres, portent la marque. Par son esprit libre, elle reste une figure emblématique de la danse du XXème siècle comme en témoigne la pérennisation de son répertoire à travers le travail de J. Levien notamment, et les hommages chorégraphiques que lui rendront, par exemple, J. Limon (Dances for Isadora 1972), F. ashton (Five Brahms Valses in the Manner of Isadora Duncan, 1975) ou M. Béjart (Isadora, 1976).
Martha Graham (1894-1991)
Elle est reconnue comme une des principales figures artistiques du 20ème siècle. Surnommée la «Danseuse du siècle» par le Time, elle a été comparée à d’autres géants créateurs tels que Picasso, Einstein, Stravinsky et Freud.
Elle a créé 181 ballets et une technique qui ont révolutionné la danse au cours du siècle passé.
En utilisant les principaux fondements de la contraction et du relachement, elle a établi un vocabulaire du mouvement pour «augmenter l’activité émotive du corps du danseur », en explorant la profondeur et la diversité de l’émotion humaine.
Ses ballets ont été inspirés par un éventail de sources de la frontière américaine à la mythologie grecque. Elle a créé et a dépeint des femmes de l’avant, dont Clytemnestre, Jocaste, Medée, Phèdre, Joan d’arc et Emily Dickenson. Pendant ses 70 années de créations pour la danse, elle a collaboré avec d’autres grands artistes – Noguchi, Copland, Barber et Schuman, aetnd son mentor Louis Horst entre autres, et elle est reconnue pour son groundbreaking travail dans tous les aspects d’utilisation du théâtre – utilisation du temps, de l’espace, d’éclairages, de costumes, d’ensembles et de musique.
Sa compagnie était une formation rassemblant beaucoup de générations des chorégraphes comprenant Cunningham, Taylor et Tharp.
À la Neighborhood Playhouse, on dit qu’elle change le cours de l’action américaine par des étudiants tels que Bette Davis, picotin de Gregory, Randall tony et puits d’Orson.
Son génie créateur a gagné de nombreux honneurs et récompenses, y compris la médaille de la liberté et la médaille nationale des arts. L’héritage extraordinaire de Martha Graham se perpétue aujourd’hui encore par l’intermédiaire de la Martha Graham Dance Company and School, et des étudiants du monde entier continuent d’apprendre sa technique et de présenter ses chefs-d’oeuvre.
lecture-Ballet avec le Ballet de Lorraine présenté par Didier Deschamps.
Mercredi 15 février 2006 à l’auditorium de MC2, de 15h à 16h30.
renseignements et inscriptions obligatoires auprès de Cathy Letouzey 04 76 74 74 57
MC2, relations avec les scolaires : Géraldine Garin 04 76 00 79 22
LES PETITES FORMES :
La Mère
Solo crée en 1921, avec Isadora Duncan, chorégraphie : Isadora Duncan, musique : Scriabine
Ce solo fait partie d’un ensemble de danse, Impressions de Russie, sur trois études de Scriabine. Duncan est arrivé à Moscou quelques mois plus tôt pour fonder une école de danse. Dans le dénuement que traverse la Russie, les accents mystiques de Scriabine accompagnent la douleur d’une mère orpheline de ses enfants.
Cette danse gestuelle se déroule sur une unique diagonale symbolisant le parcours de vie. Une femme se penche, comme sur un enfant qu’elle semble tirer de la terre. Le phrasé des gestes sculpte l’espace entre l’enfant évoqué et la mère. Le dialogue, leur corps à corps imaginaire s’enveloppent d’une lenteur terrienne soutenue par le cercle ternaire de la musique – « La vraie danse est la force de la douceur. » écrit Duncan. L’enfant s’éloigne, elle le suit des yeux, il revient, elle l’enlace éperdument, elle l’allonge devant elle. Mais ses doigts lors d’une dernière caresse, viennent buter contre le sol. Un ultime geste d’au revoir au lointain, d’adieu étire le corps de la mère restée là sur le sol.
Sources : Dictionnaire de la Danse
Étude révolutionnaire
Solo crée en 1921 avec Isadora Duncan, chorégraphie : Isadora Duncan, musique : Scriabine
Ce solo fait partie de l’ensemble Impressions de Russie et correspond à l’époque moscovite de Duncan. Celle-ci puise dans les évènements historiques, auxquels elle adhère intuitivement, le contenu social et la force de conviction de cette danse.
Une femme se tient debout au centre de la scène, les mains derrière le dos. Elle se dresse, et déjà sa gestuelle et sa posture possèdent la force d’un puissant manifeste social. Tout exprime la lutte prométhéenne. Les gestes de travail au sol qui brassent, pressent la terre, déploient une qualité à l’arraché. Les avancées successives de la femme sont comme autant d’échappées insistantes. Marquant un temps de repos, celle-ci balaie du regard l’espace autour d’elle : la vision imaginaire de ses semblables lui renvoie l’image de sa propre condition. Alors ses mains ouvrières la soulèvent de terre et se serrent en poings. Elle harangue cette foule invisible. Sa bouche s’ouvre en un cri d’appel. Elle s’élance à nouveau, accentuant la fougue de ses gestes larges. Dans un face-à-face imaginaire, poings et pieds martèlent l’air, le sol. Leur rythme percussif s’accélère jusqu’au brisement radical d’un enfermement suggéré. Un avenir s’ouvre devant elle. Elle s’y engouffre. Un dernier coup de poing vengeur vient clore la danse.
Sources : Dictionnaire de la Danse
Lamentation
Première: 8 Janvier 1930, Maxine Elliott’s Theatre, New York City
Chorégraphie : Martha Graham, costumes : Martha Graham, musique : Zoltán Kodály Neun Klavierstücke, Opus 3, Number 2
Lumières originales : Martha Graham adaptées par Beverly Emmons
Lamentation est une “danse de la douleur“.
Ce n’est pas la douleur d’une personne spécifique, d’une période ou d’un endroit, mais la personnification de la peine elle-même.
LES CHORÉGRAPHES :
Isadora Duncan (1877-1927), danseuse et chorégraphe américaine
Née à San Francisco, dans une famille de quatre enfants, elle mène une enfance difficile et bohème avec sa mère et ses frères et sœurs. En l’absence du père, se forme un clan familial, qui au-delà des préoccupations matérielles, se passionne pour les arts. De 1985 à 1900, elle danse dans quelques comédies musicales à Chicago et à New York, tout en composant sur des poèmes ses premières danses, vraisemblablement de facture encore pantomimique. En 1900, elle quitte les Etats-Unis pour l’Europe, afin de réaliser ses aspirations artistiques. Ses premiers récitals lui ouvrent les salons artistiques de Londres, Paris et Munich. En 1903, Elle publie à Leipzig son manifeste La Danse du Futur. La même année, porté par un hellénisme passionné, le clan Duncan se déplace en Grèce et tente de faire revivre la tragédie grecque avec la pièce d’Eschyle les Suppliants. En 1905, elle ouvre à Berlin sa première école de danse. C’est dans cette ville qu’elle rencontre le metteur en scène E. Craig dont elle aura une fille. Ses tournées lui font sillonner l’Europe. Elle quitte Berlin pour Paris. Après sa liaison passionnée mais éprouvent avec Craig, elle trouve bien-être et soutien auprès du millionnaire Paris Singer, dont elle aura un fils. Mère comblée, danseuse vénérée, femme adulée, proche de la pensée d’artistes comme A. Rodin, C. Stanislavski, elle en inspire beaucoup d’autres : le sculpteur Antoine Bourdelle, les peintres André Dunoyer de Segonzac et Maurice Denis. La noyade de ses deux enfants, en 1913, marque un tournant tragique dans sa vie. Après de nombreuses tournées aux succès inégaux en Amérique du Sud et du Nord, Isadora est invitée à fonder une école de danse à Moscou en 1921. Elle rencontre le poète russe Serge Essenine qu’elle épouse. Epuisée par sa relation tumultueuse avec lui et la dureté des conditions de vie dans une Russie ensanglantée, elle rentre en France en 1924. Elle mène alors une vie instable entre Paris et Nice, donnant quelques spectacles dont Sonate (Musique de F. Liszt), dansé sur des poèmes de J. Cocteau. En 1927, elle meurt accidentellement en voiture, étranglée par son écharpe.
Dans un rapport intuitif à l’histoire qui lui est contemporaine (Première Guerre Mondiale, révolution en Russie, émancipation de la femme, affaire Sacco et Vanzetti), Duncan se laisse brasser dans la vie sociale et politique de son époque. Abolissant l’antagonisme entre être danseuse et être femme, elle aborde la danse à partir de son corps, de sa sensualité et de son âge. Dès son arrivée en Europe, son style se précise. Elle apparaît en simple tunique, sur une scène sans décor sur un fond bleu clair, dansant en osmose avec la musique : F. Chopin, W. Gluck, L. van Beethoven, offrent des correspondances musicales au rubato expressif de sa gestuelle et l’éloignent de la pantomime. Après la rencontre avec Craig et la naissance de sa fille, la qualité plastique de sa danse, entre poids et envol, devient plus charnelle : Bacchanale (1904), Valses de Brahms et Danses Allemandes (1905), Danses des Furies (1910), Orphée (1911), extraits des opéras Tristan, Parsifal, Les Maîtres chanteurs de R. Wagner. La mort de ses enfants et le début de la guerre entraînent une nouvelle évolution. L’élan se condense dans une gestuelle intensément intériorisée, plus terrienne : Ave Maria (1914), Symphonie inachevée (1915), Symphonie n°6 (1916), Neuvième Symphonie (1916), les Funérailles (1918), Mazurka lente (1923), Rédemption (1927). A la suite de son séjour en Russie, le contenu politique de certaines de ses danse, présent dès La Marseillaise (1915), puis la Marche Slave (1917) s’accentue : Impressions de Russie (1921), ensemble dont font partie La Mère, Etude Révolutionnaire ; Chants Russes (1924).
A l’instar de Jean-Jacques Rousseau, Duncan est persuadée que l’homme naît bon et que seule la société le pervertit. Ce n’est donc pas un hasard si elle place au centre de ses préoccupations d’artiste l’éducation des enfants : outre l’école de Grünewald à Berlin que fréquentent les futures Isadorables, et celle de Moscou, elle fonde aussi une école à Meudon, près de Paris, en 1913, qu’elle mettra à la disposition de la Croix Rouge au début de la guerre .
Passionnée et généreuse, simple ou grandiloquente, magnanime ou ridicule, elle est toujours au cœur des mouvements de libération. Sa danse en est la traduction artistique : la libération s’y exprime par le dépouillement des contraintes vestimentaires (pieds nus, tunique), et des contraintes physiques (spontanéité, élan, parcours dans l’espace), le recours aux mouvements élémentaires en relation avec ceux de la nature comme la houle, l’onde. Faite de courbes et de volumes, sa danse expose un jeu dynamique entre l’abandon et la résistance à la gravité. Sa fluidité plastique revivifie le code occidental des expressions. Dans sa recherche de gestes simples, elle se situe dans l’héritage des arts plastiques européens, de la Grèce Antique à Botticelli jusqu’aux Impressionnistes. A l’intérieur de son style, une métaphysique exacte sous-tend chaque geste. Plus qu’une technique formelle, son art, sans doute influencé par le système d’expression, figuratif ou abstrait, privilégie l’émotion au sens large du terme comme source du mouvement.
Danseuse de sa vie au gré des événements extérieurs et de ses tourments personnels, elle est associé à l’élaboration des principes fondamentaux de la danse moderne en rupture avec la danse classique occidentale et participe de l’avènement de la modernité : son élan créateur constitue le cœur du courant artistique de la danse libre dont les recherches de M. Fokine, E. Jacques-Dalcroze ou E. Hawkins, entre autres, portent la marque. Par son esprit libre, elle reste une figure emblématique de la danse du XXème siècle comme en témoigne la pérennisation de son répertoire à travers le travail de J. Levien notamment, et les hommages chorégraphiques que lui rendront, par exemple, J. Limon (Dances for Isadora 1972), F. ashton (Five Brahms Valses in the Manner of Isadora Duncan, 1975) ou M. Béjart (Isadora, 1976).
Martha Graham (1894-1991)
Elle est reconnue comme une des principales figures artistiques du 20ème siècle. Surnommée la «Danseuse du siècle» par le Time, elle a été comparée à d’autres géants créateurs tels que Picasso, Einstein, Stravinsky et Freud.
Elle a créé 181 ballets et une technique qui ont révolutionné la danse au cours du siècle passé.
En utilisant les principaux fondements de la contraction et du relachement, elle a établi un vocabulaire du mouvement pour «augmenter l’activité émotive du corps du danseur », en explorant la profondeur et la diversité de l’émotion humaine.
Ses ballets ont été inspirés par un éventail de sources de la frontière américaine à la mythologie grecque. Elle a créé et a dépeint des femmes de l’avant, dont Clytemnestre, Jocaste, Medée, Phèdre, Joan d’arc et Emily Dickenson. Pendant ses 70 années de créations pour la danse, elle a collaboré avec d’autres grands artistes – Noguchi, Copland, Barber et Schuman, aetnd son mentor Louis Horst entre autres, et elle est reconnue pour son groundbreaking travail dans tous les aspects d’utilisation du théâtre – utilisation du temps, de l’espace, d’éclairages, de costumes, d’ensembles et de musique.
Sa compagnie était une formation rassemblant beaucoup de générations des chorégraphes comprenant Cunningham, Taylor et Tharp.
À la Neighborhood Playhouse, on dit qu’elle change le cours de l’action américaine par des étudiants tels que Bette Davis, picotin de Gregory, Randall tony et puits d’Orson.
Son génie créateur a gagné de nombreux honneurs et récompenses, y compris la médaille de la liberté et la médaille nationale des arts. L’héritage extraordinaire de Martha Graham se perpétue aujourd’hui encore par l’intermédiaire de la Martha Graham Dance Company and School, et des étudiants du monde entier continuent d’apprendre sa technique et de présenter ses chefs-d’oeuvre.