Tempo 76, de Mathilde Monnier - Centre chorégraphique national de Montpellier
Du 18 au 20 Mars 2008

Escaliers infinis habillés d’une foultitude de robes en corolle, géométrie de corps dans l’espace où dans l’eau pour les ballets d’Esther Williams, effets de masse, défilés militaires ou de majorettes et autres chorus line révèlent une même fascination de la scène à l’image. Ils sont le produit d’un même motif chorégraphique, l’unisson. Dans le ballet classique, il sert de faire-valoir aux étoiles. Mathilde Monnier, directrice du Centre chorégraphique de Montpellier, remet à l’étude cette figure taboue, dans Tempo 76. Chacune de ses pièces interroge le corps et les espaces liés à la notion de communauté. En témoignent ses récentes créations, qu’on a pu voir à la MC2, comme Publique (2004), entièrement interprétée par des femmes, ou frère&sœur (2005). Dans Tempo 76, la réflexion de Mathilde Monnier part d’un premier constat : « nous vivons maladroitement à l’unisson du monde. Nous tentons de nous raccrocher à son rythme qui nous dépasse, de plus en plus hostile, rapide. Nous essayons de nous adapter alors qu’il est de moins en moins perceptible dans son sens ». Cette création réunit neuf interprètes pour chercher d’autres entrées possibles à partir de ce témoignage. La scénographie conçue par Annie Tolleter évoque un paysage en lisière, entre nature et jardin. Les musiques de Ligeti s’y relient pour composer un univers léger aux accents parfois faussement naturalistes. Du geste minimal aux grands mouvements, la chorégraphie cadre son propos entre sujet intime et environnement autour d’un mouvement à la fois critique et jubilatoire.

www.mathildemonnier.com
Plus d'infos…