Actualité du Lux, la lettre d'info d'Hubert Charbit

J'attire par ce message votre attention sur une manifestation de la programmation d'octobre du Lux qui m'apparaît particulièrement intéressante. Les professeurs de Littérature ou d'Arts Plastiques qui voudraient aborder avec leurs élèves le surréalisme et dans une certaine mesure l'art brut, pourraient trouver là un support utile à leur pratique pédagogique.

Cette manifestation est en effet centrée sur la personnalité de Jacques-Bernard Brunius qui, dans l'effervescence artistique des années 30, fut une espèce de touche à tout ouvert, comme on pouvait l'être en ces temps, à toutes les expérimentations.

Cet homme fut d'abord acteur pour le théâtre et au cinéma. On le trouve aux côtés de Jacques et Pierre Prévert, mais aussi Roger Blin, Jean Dasté, Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, pour n'en citer que quelques-uns, membre du groupe Octobre, promoteur avec tout ce beau monde, d'un théâtre prolétarien fait de petites formes et qui se donnait dans les rues et les usines en grève.

On le retrouve à l'écran sous la direction des frères Prévert dans « L'affaire est dans le sac » et aux côtés de Sylvia Bataille, elle aussi membre d'Octobre, dans la « Partie de campagne » de Jean Renoir.
De l'autre côté de la caméra, Brunius commença comme assistant de Bunuel pour « L'âge d'or », et réalisa par la suite toute une série de documentaires artistiques, - concept dont on n'a plus l'idée aujourd'hui, le bouillonnement créatif n'ayant peut-être plus la même intensité qu'en ces temps de grâce -.
Je vous invite vraiment à éplucher la programmation de ces deux journées des 15 et 16 octobre et de voir ce que vous pouvez envisager de faire de ces films avec vos classes.

La voie d'accès la plus évidente est peut-être ce petit documentaire réalisé par Brunius en 1937 sous le titre « Violons d'Ingres », film consacré aux créateurs restés enfants ou devenus fous et dont les oeuvres, étrangères à la Culture et à l'Histoire de l'Art ont dû attendre Dubuffet, Breton et les surréalistes pour y être ramenés. Brunius a joué ici son petit rôle historique puisque c'est par son film qu'André Breton a découvert le Palais Idéal du facteur Cheval et a ramené cet étrange objet, au statut indécidable, dans le cercle fermé des objets d'art.
Centré sur la figure de Jacques Bernard Brunius, ce petit week-end d'octobre le sera donc aussi sur celle de Ferdinand Cheval, sur ce palais onirique d'Hauterives qui fut l'oeuvre de sa modeste vie et que des photographies de Denise Bellon dans les années 30-40 et un documentaire inédit d'Ado Kyrou tourné en 1958 permettront de découvrir ou de revisiter.
Hubert Charbit, professeur relais.
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