Petite Messe solenelle, de Rossini, à MC2

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Rossini : Petite Messe solennelle
Solistes de Lyon - Direction : Bernard Tétu

La Petite Messe solennelle fut exécutée en 1863 dans les salons du Comte Pillet-Will qui l’avait commandée pour son épouse. L’instrumentation de cette messe est prévue pour un ou deux pianos accompagnés d’un harmonium, concurrent au salon ou à la chapelle de l’orgue symphonique ; la messe de Rossini l’est par sa longueur : une heure trente de musique, c’est presque la durée d’un petit opéra. Et l’on ne peut éviter de penser à l’art lyrique lorsqu’on entend l’air de ténor Domine Deus, le trio Gratias agimus ou le duo Qui tollis, véritable théâtralisation de la liturgie. Les chœurs semblent emprunter autant à Palestrina qu’à Bach ou Haydn, mais l’humour et la vivacité de Rossini bouillonnent avec une excentricité avant-gardiste unique : le rythme syncopé du piano qui électrise la fugue Cum sancto spiritu n’est-il pas le précurseur inattendu de la «pompe» des ragtimes de Scott Joplin ? Bernard Tétu, qui dirigera son ensemble vocal professionnel, Les Solistes de Lyon, est bien connu dans notre région pour ses activités de chef de chœur ou d’orchestre. Son répertoire s’étend sur trois siècles de musique, du baroque à l’époque contemporaine, et il affectionne particulièrement les œuvres religieuses et romantiques du XIXe siècle. Son interprétation de la Petite Messe solennelle avec une douzaine de chanteurs devrait être au plus près de ce que Rossini avait entendu un 13 mars 1863. La remarquable partie de piano sera assurée par Jean-Claude Pennetier. Cet ancien compagnon de route d’Emmanuel Krivine et de Frédéric Lodéon s’est aussi illustré avec le clarinettiste Michel Portal avant de se tourner vers la direction de formations de musique d’avant-garde ou la création au piano d’œuvres de compositeurs contemporains.

Le 16 janvier 2009, à l’Auditorium.
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