1. Qu’est-ce que la guerre ? Héraclite : "Polemos panton pater estin" (cf. 5. Citations). Cicéron : « une affirmation par la force». Grotius : «la guerre est l’état des forces en compétition». Voltaire : « Tous les animaux sont perpétuellement en guerre les uns avec les autres ». Pour Diderot, « une maladie convulsive et violente du corps politique » et pour Clausewitz « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ».
2. Quelles sont les causes de la guerre ?
Les philosophes de la liberté s’opposent à ceux du
déterminisme : soit
elle est constitutive de la nature humaine et alors transcende chacun
par force, soit elle est contre nature et relève alors de la
culture
(comparer peuples pacifistes et bellicistes). Les
rationalistes font appel à la raison de l’homme pour le sauver
de la guerre. Hobbes :
si l’état de nature est un état de guerre, alors les
hommes peuvent en sortir
grâce à l’institution d’un Etat qui sera chargé
d’exercer la violence à
leur place (car si "l'homme est un loup pour l'homme", il peut aussi
devenir
"un dieu pour l'homme"...).
3. La guerre peut-elle être
juste ?
La
théorie de la guerre juste évalue d'abord une
déclaration de guerre sur
le plan moral :
est-elle défensive (guerre à la guerre)
ou agressive
(guerre à la paix) ?
Ensuite, suivant ses causes :
économiques, écologiques, etc. ?
A. Les pacifistes absolus, comme Kant,
refusent à la guerre toute valeur.
B. Les pacifistes modérés admettent la guerre
défensive, en dernier recours.
Antéchronologiquement. Chirac : « La guerre
est toujours la pire des solutions ». Machiavel :
« Une guerre est juste quand elle est
nécessaire ». Saint Thomas :
"Une guerre est juste si sa cause est juste et qu’elle a pour fin le
Bien Commun ». Par exemple : la guerre à la guerre —
défensive et
destinée à rétablir la paix — peut-elle être
légitimement considérée
comme morale ? Les philosophes réalistes en chœur
répondent : oui.
Enfin,
les traités internationaux (Convention de Genève, TPI
etc.) qui ont pour
mission de réglementer les guerres (civils, interdiction de la
torture,
trêve, armistice, etc.) prouvent que si la
guerre reste immorale, on peut, paradoxalement, encore
chercher à la
rendre juste pour en limiter les effets désastreux.
"Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre", Churchill.
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