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Pour prolonger le travail mené en classe avec maître Catherine BUI au début du troisième trimestre, nous nous sommes rendus à Carpentras le jeudi 4 juin.
Après le pique-nique sur les berges de l’Auzon, une visite du centre ville nous a permis de réviser les repères historiques à connaître pour le brevet, en observant les monuments qui sont autant de traces visibles du passé.
Au Tribunal de Grande Instance, nous avons rencontré le procureur, qui a expliqué son rôle, montré la place de chacun lors des audiences et répondu à nos questions.
L’audience à laquelle nous avons assisté portait sur un trafic de stupéfiants. Six prévenus comparaissaient (cinq librement et un accompagné d’officiers de police parce qu’il était sous mandat de dépôt pour une autre affaire). Une femme était là en tant que partie civile ; elle avait servi de « nourrice » (une cantine contenant les stupéfiants était stockée à son domicile contre son gré) et c’est elle qui avait dénoncé le trafic.
Nous avons apprécié de découvrir le déroulement d’une véritable audience. Cette expérience nous a confrontés à une réalité éloignée de notre quotidien : trafic et prise de stupéfiants, menaces sur une mère célibataire et ses enfants, récits d’interpellation, contradictions entre les déclarations des différents prévenus et même entre deux déclarations d’un même prévenu, récits de confrontations... Nous aurions pu avoir la sensation d’être dans un film mais la présence en chair et en os des officiers de police, des trois juges, du procureur, des sept avocats et surtout des prévenus, rappelait clairement que ce n’était pas de la fiction. Le trafic et l’usage de personnes comme « nourrices » sont des réalités, certains prévenus (ayant déjà eu des condamnations avec sursis) risquaient vraiment une peine ferme de cinq années d’emprisonnement.
Nous avons été impressionnés par la solennité de ce moment. La liberté de parole du juge nous a surpris. Nous avons pu voir le procureur à l’œuvre et entendre comment il justifiait les peines requises. À notre grand regret, nous n’avons pas assisté à toutes les plaidoiries... nous serions rentrés beaucoup trop tard...
Nous avons appelé le tribunal pour connaître l’issue du jugement : les peines prononcées vont de huit mois d’emprisonnement avec sursis à quatre ans fermes ; quatre des prévenus ont été placés sous mandat de dépôt (ils n’ont pas quitté librement le tribunal). La partie civile percevra un dédommagement pour le préjudice porté.
Nous sommes tous d’accord pour dire que l’expérience fut enrichissante !
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