Notre journée a débuté par une visite guidée du Mémorial de la prison Montluc, dans le 3ème arrondissement. On nous a tout d'abord retracé l'histoire de cette ancienne prison :
Construite en 1921, la prison est au départ une maison d’arrêt pour militaires (insoumis, soldats ayant commis un crime ou un délit, espions et déserteurs). Elle est prévue pour détenir au maximum 5 officiers dans un pavillon et 122 sous-officiers ou hommes du rang dans des cellules individuelles de 4m². De l’été 1940 à février 1943, Monluc devient un lieu d’incarcération pour les premiers résistants qui luttent pour la France Libre et contre la collaboration du régime de Vichy. 300 détenus y sont enfermés par l’État français, tous les espaces de vie sont alors transformés en lieux d’enfermement.
De février 1943 à fin août 1944, Montluc est réquisitionnée par l'occupant nazi. Elle devient une prison allemande de répression et de persécution raciale, la principale porte d'entrée régionale vers la déportation et les exécutions. Y ont été enfermés des résistants, des otages mais aussi des juifs, arrêtés ou livrés aux Allemands avant d’être conduits vers les camps de concentration et d’extermination nazis. La prison fonctionne à l'époque en lien avec la Gestapo de Lyon alors sous les ordres de Klaus Barbie.
En 2 ans et demi, près de 10 000 personnes passent par Montluc, emprisonnées entre les interrogatoires qui se déroulent dans les locaux de la Gestapo, avant d’en être extraites pour être déportées ou exécutées (départ avec ou sans bagages). Montluc est alors un lieu de répression contre les résistants et de regroupement des juifs avant leur déportation, principalement vers les camps d’Auschwitz-Birkenau.
Les déportés étaient d’abord acheminés en train vers les camps de transit parisiens, Drancy pour les Juifs, Compiègne et Romainville pour les non Juifs. Seuls deux convois sont partis directement de Lyon vers les camps en juin 44 (Dachau) et août 1944 pour les juifs (Struthof, Ravensbrück et Auschwitz-Birkenau).
Lieu emblématique de la Mémoire lyonnaise, ses fonctions ont évolué au gré de l’Histoire nationale et de la région Rhône-Alpes et ce jusqu’en 2009, date à laquelle elle a arrêté d’être utilisée comme prison pour femmes.
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