A Paris au début des vacances de Noël, j'ai pu voir trois expositions, "Soulages", "La subversion des images" et "Titien, Tintoret, Véronèse".
J'ai été subjugué par l'art de Soulages, et par l'impression étrange qui se dégage de cette accumulation de tableaux peints en noirs et pourtant qui accrochent si bien couleur et lumière. Une vraie rencontre : on a des difficultés à s'arracher de certaines salles.
J'ai vu deux fois "La subversion des images", qui est une fantastique accumulation de photographies et de films surréalistes; là aussi, des moments très étranges et surprenants. J'étais en terrain plus connu pour l'exposition "Titien, Tintoret, Véronèse, rivalités à Venise" (beaucoup de tableaux de Bassano également) dont le principe est celui de la confrontation sur des sujets communs de l'art des peintres vénitiens. C'est étrange, de la confrontation, c'est Titien sans conteste, et Tintoret qui sortent du lot (si l'on peut dire), mais Véronèse est vraiment en retrait et cela m'a un peu étonné. Du coup, étant en Vénétie quelques jours plus tard, je suis allé revoir les fresques de Véronèse dans la villa Barbaro à Maser (une villa de Palladio) et j'ai retrouvé l'enchantement et la joie de vivre éclatante qui manquaient dans les tableaux présentés à Paris. À noter dans l'exposition l'extraordinaire portrait de Ranuccio Farnese, de Titien (National Gallery de Washington): il vaut à lui seul le voyage.
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