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Magnifique initiative que ce Don Giovanni, et tous ces opéras réalisés pour et par des jeunes depuis plusieurs années. L'implication des lycées professionnels de l'agglomération, la participation des élèves à l'élaboration d'un spectacle est quelque chose d'exceptionnel, notamment dans un domaine aussi peu fréquenté par les jeunes que l'opéra. La possibilité d'être en contact direct avec la musique de Mozart est une occasion à peu près unique à Grenoble. Ils s'en souviendront, et ceux que j'ai croisés étaient rayonnants!
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Quelques points cependant sur la réalisation :
1) J'ai regretté profondément que l'opéra soit tronqué, sans que ce soit annoncé nulle part, plus de trente minutes de musique en moins au second acte, 4 airs importants à très importants à la trappe, pour que tout finisse avant minuit, c'est un peu hardi... De même le choix de la version de Prague, finissant sur la mort de Don Giovanni sans l'ensemble final, me paraît dicté par le même souci.
2) J'ai aussi regretté les récitatifs en français, et les airs en italien. On ne comprenait pas plus le français, et cela cassait singulièrement le rythme.
3) Des chanteurs très inégaux, c'est la loi du genre, mais une fois de plus se lit l'excellence de la préparation américaine : c'est la jeune, délicieuse Amelia Feuer, qui chante Zerline, qui apparaît la mieux préparée et la plus en phase avec les exigences du rôle, alors qu'elle n'est jamais montée sur une scène.
4) Mise en scène minimale, c'est aussi la loi du genre, mais qu'elle soit totalement inexistante, et qu'elle laisse les chanteurs livrés à eux mêmes sans travailler la gestuelle ou servant des attitudes toujours convenues, c'est déjà plus ennuyeux. Mais je sais que ce genre d'opération s'appuie sur des contraintes de calendrier quelquefois difficilement compatibles avec un vrai travail.
5) Pour une opération de ce type, pourquoi ne pas construire des projets avec des opéras studios en France ou à l'étranger, il y a de bons réservoirs de jeunes chanteurs, ou bien pourquoi ne pas se lier avec un concours international (du type du concours Toti dal Monte de Trévise en Italie qui met au programme une production annuelle du théâtre local), ce qui garantirait un cast de niveau homogène.
6) Et pourquoi ne pas travailler dans le même sens avec un conservatoire ou une académie théâtrale qui forme des jeunes metteurs en scène ?
7) Orchestre honnête, la musique de Mozart s'impose, et c'est bien là l'essentiel.
Conclusion : je pense qu'il faudrait aller jusqu'au bout d'une logique d'appel aux jeunes, en s'appuyant sur des structures qui soient des garanties de qualité, et qui travaillent en permanence avec des jeunes à l'orée d'une vraie carrière.
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