Hijacking (À l'abordage), de Tobias Lindholm
Avec Søren Malling, Johan Philip Asbæk et Dar Salim Danemark, 2012
Un cargo danois est détourné par des pirates somaliens. S'ensuit une négociation entre les pirates et la société danoise à qui appartient le navire. Le film montre la séquestration de l'équipage par les Somaliens.
Il n'y a pas à dire, Hijacking est bien danois. Et oui, la lenteur et le calme du film nous fait ressentir la façon de vivre scandinave. Cette lenteur nous fait donc rentrer dans le film et nous ressentons l'attente des personnages qui souhaitent que cette mésaventure finisse le plus vite possible. C'est d'ailleurs sûrement à cause de ce rythme lent que beaucoup n'apprécieront pas le film. Cependant c'est bien grâce à cela que Hijacking marche et ne tombe pas du côté des mauvais films d’action grand spectacle.
La façon de filmer, caméra à l'épaule, nous immerge dans le film, au cœur de l'action. C'est grâce aux plans tenus, longs et sans artifices, que nous ressentons la tension des personnages et leur attente interminable. Les transitions entre les deux lieux du film, le bureau du PDG transformé en cellule de crise et le cargo, sont maîtrisées et s'opèrent sans aucune difficulté, l'équilibre de temps entre ces deux lieux est constante.
Le portrait psychologique des personnages est travaillé. Tous se dévoilent tour à tour cruels, humains, forts ou fragiles. En effet, les personnages persécutent ou sont persécutés, marchandent la vie humaine et goûtent à la culpabilité. Les acteurs arrivent très bien à incarner ces personnages complexes ; il n'y a pas d’exagération ou d'artifices, ils jouent simplement juste.
Pour conclure, on remerciera le réalisateur, Tobias Lindholm, qui n'essaye pas de nous émouvoir à grands coups de violons ou de familles déchirées. Il soulève la question de la valeur humaine et nous fait réfléchir à la question des différences culturelles.
Élisa Lapierre élève de Terminale L, Lycée Louis Armand, Chambéry
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