Death of a Superhero, de Ian FitzGibbon. (2011)L'histoire est centrée sur un adolescent nommé Donald. Ce dernier est atteint d'une leucémie à un stade plutôt avancé. La mort qui le menace prend forme dans ses dessins, auxquels il tient énormément. Malgré sa maladie, Donald tient à mener la vie d'un adolescent normal. C'est ainsi qu'au lycée le jeune homme rencontre Shelly, une jeune lycéenne. Donald mène aussi une relation tumultueuse avec sa mère ; en effet, cette dernière croit toujours qu'il pourrait s'en sortir et force le jeune homme à voir de nombreux psychologues. Seul celui spécialisé dans la thanatologie va réussir à faire accepter d'une certaine façon la mort à Donald, avec l'aide de son amie Shelly.
Death of a Superhero est un film très émouvant, qui traite un sujet grave, mais d'une façon originale. En effet, on pourrait s'attendre à ce que le réalisateur cherche à provoquer une certaine pitié envers le personnage de Donald, sentiment qui est souvent réutilisé dans les films traitant de sujet graves. Or,
Death of a Superhero nous donne une image du protagoniste qui n'est pas du tout pathétique. Le caractère « bien trempé » de l'adolescent et sa volonté de vouloir mener une vie normale nous font presque oublier sa maladie à certains moments. Il va au lycée, a des amis, des peines de cœur, et pratique des activités conformes à celles des jeunes de son âge. De plus, les quelques moments graves évoqués dans le film sont tout de même ponctués de petites touches d'humour, ce qui ôte tout sentiment de pitié envers Donald.
Cependant, sa maladie est souvent rappelée, de sorte qu'on n'oublie pas la gravité de la situation. Ses inquiétudes sont représentées notamment par les bandes dessinées qu'il crée, qui prennent vie. L'adolescent s'y transforme en super-héros, combattant un homme qui représente sa maladie. Ses inquiétudes, ses frustrations sont donc symbolisées dans ses croquis. Cette peur, niée par le personnage mais qui est bien présente en lui, le rend touchant. Toute cette subtilité dans la psychologie du jeune homme m'a paru très intéressante, car le mélange d'animation et d'images réelles me semble vraiment original.
La figure emblématique du psychologue est aussi très bien interprétée par Andy Serkis, (Dr. Adrian King dans le film) qui devient alors le psy, l'ami, et qui prend même quelque fois un rôle de père pour Donald. C'est à l'aide de Shelly, ainsi que du soutien de sa famille et d'Andrian que Donald va parvenir à l'acceptation totale de la mort imminente. Même nous, spectateurs, semblons accepter le sort injuste du jeune homme qui n'a presque pas eu le temps de vivre.
Le réalisateur nous offre avec
Death of a Superhero un film très fort, parfois dur, mais quand même ponctué de touches d'humour, et qui ne peut qu'émouvoir le public en mettant en scène des protagonistes attachants qui « luttent » contre une situation grave.
Léa Coitou, élève de la section Histoire des arts du Lycée Jean Moulin d'Albertville