Prix Goncourt 2009, cet ouvrage est constitué de trois récits beaucoup plus réalistes que ce que Marie Ndiaye a l'habitude d'écrire. Les héroïnes, toutes des femmes humiliées,écrasées, aux destins déchirés, luttent pour leur survie contre un père tyran et égocentrique, contre un compagnon menteur et incapable qui entraîne sa femme dans sa chute, contre la société elle-même, sa brutalité, ses préjugés, ses blessures : " Ce n'étaient que lamentables vestiges d'une lutte absurde et féroce autant que désordonnée". Ce mal est toujours incarné par des hommes, comme un fil conducteur le reliant également à l'Afrique. Des femmes africaines malmenées par les "traces" de l'Occident.
L'intérêt de ces récits est inégal, selon moi, est parfois décevant par rapport à l'écriture sobre, épurée, juste, concise, introspective, intime...et d'une grande puissance comme ces trois femmes.
Je suis moins touchée par la narration que par l'écriture de Marie Ndiaye qui, même dans la souffrance, fait naître la poésie ou plutôt la "poiêsis" dans son sens originel.
Carmen
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