Lapsus , de et par Maria Donata d'Urso

Depuis son premier solo, Pezzo (0) due, présenté à la MC2 la saison dernière, en passant par Collection particulière, Maria Donata d’Urso intervient en tant que « performer ». Ses solos se montrent comme des paysages. Patiemment forgés par une conscience physique interne, ils procèdent par dévoilements lumineux, là où plis et courbes, poids et relâchement, étirement et tassement façonnent lentement, une fascinante sculpture vivante. A travers le corps qui s’expose et cette façon singulière de le présenter, Donata d’Urso renoue avec le plan symbolique, métaphorique. Les oeuvres de Donata d’Urso rappellent l’antique et intrinsèque relation de l’architecture, sa formation d’origine, au corps, son premier métier la danse. Mais aussi la relation de la peau comme un vêtement. Cette membrane qui simultanément englobe et se voit englobée dans la chair du monde. Lapsus cherche encore à déployer, élargir cette forme d’écriture en accordant une attention particulière au contour du corps, aux espaces qui l’environnent, du proche au lointain : ombres, vides et pleins, volumes et résonances, éléments sonores. Avec cette troisième pièce Maria Donata d’Urso cherche à faire vivre l’espace juste au-dessus de la surface de la peau, halo d’énergies qui circulent et qui bousculent la sensation. Et tout comme le lapsus révèle l’inconscient dans le langage verbal, le corps est à l’affût de ses figures enfouies. Celles qui ne se laissent apercevoir que de manière fugitive, trouble, à travers le mouvement, infime ou dynamique qui révèle l’incident, ce qui se trame dans l’obscur espace du désir.

du 15 au 18 janvier dans le Petit Théâtre de la MC2
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