Du 11 au 14 janvier 2011
Le circassien Mathurin Bolze embarque avec lui des personnages - figures de Moby-Dick ou des hommes de John Steinbeck - sur un radeau, un sol suspendu et instable qui regorge de trappes ou de pièges. Cette machinerie puissante imprime le mouvement et entraîne quatre hommes et une femme dans un voyage à l'issue incertaine. Un périple où les territoires traversés sont autant de rêveries et de souvenirs, où l'unique langage est celui du mouvement. Mouvement du corps, du monde autour, mouvement de la machine qui façonne les relations entre les membres de l'équipée sauvage. Tribu par nécessité ou exilés en fuite, tous se tiennent. Mais l’équilibre est fragile entre la légèreté d’une plume qui virevolte et le poids du goudron qui fixe et dans lequel on s’empêtre. Dans cette structure, Mathurin Bolze et ses compagnons se débattent, collent et s’envolent. À moins qu'ils ne subissent les embardées. Bousculé, bringuebalé, balancé au bord du précipice, l'équipage s’enroule ou s’étreint, tombe et se relève, essayant de dompter les turbulences. La musique omniprésente rythme l'oscillation implacable du véhicule. Arts de la piste, danse, théâtre sans parole, les étiquettes volent en éclat et laissent place à une rêverie poétique aux images impressionnantes.
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